Christian Linard, professeur de biochimie à l’UQTR (Université du Québec à Trois-Rivières), est poursuivi par son ancien ordre professionnel (l’Ordre des chimistes du Québec) pour « avoir porté atteinte à l’honneur de la profession » (alors qu’il ne pratique plus la biochimie clinique depuis 2016). Il s’agit là d’un concept bien vague qui permet d’attaquer à peu près n’importe qui pour à peu près n’importe quelle raison. Idéal pour poursuivre toute personne critiquant le discours officiel. Et très inquiétant pour les lanceurs d’alerte, à tel point que l’on peut se poser des questions fondamentales sur notre système de justice… et donc la « démocratie ». Nous allons ainsi revenir point par point sur le déroulement de ce « procès » afin de montrer qu’il s’inscrit dans une logique d’étouffement de la liberté d’expression.

Tout d’abord, rappelons que Christian Linard a reçu la Médaille du mérite du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) en septembre 2012. Il avait été honoré à l’occasion du colloque de l’Ordre des chimistes du Québec (Ordre qui donc le poursuit aujourd’hui). Le CIQ avait noté parmi ses nombreuses réalisations son apport significatif dans la réalisation d’une vaste étude portant sur l’équivalence des compétences en chimie de plusieurs professions dites connexes. Il a également collaboré à la révision de la Loi sur les chimistes en sa qualité d’expert en révision de programmes. Autant dire que c’est une personnalité respectée et dont les compétences sont reconnues par ses pairs qui est aujourd’hui mise au banc des accusés.

La poursuite évoque divers motifs, comme le fait d’avoir envoyé de la documentation sur les masques à ses étudiants et de leur avoir parlé des vitamines D et A, du jeûne durant une chimiothérapie, des vaccins contre la grippe, l’hépatite B, la rougeole, la tuberculose et le papillomavirus, de l’aluminium dans les vaccins, des vaccins comme moyen de contraception ou de stérilisation, etc.

 

De l’acharnement?

En tout, ce ne sont pas moins de 11 chefs d’accusation qui lui sont reprochés, rien de moins. Parmi eux, un seul a trait à la covid, tous les autres remontent à avant 2020, certains à 2012. On notera que pour Christian Linard il ne semble pas y avoir de délai de prescription, ce qui n’est pas le cas pour des crimes bien plus graves. Plus extraordinaire : Christian Linard a reçu la plainte 10 jours après avoir quitté son ordre, donc alors qu’il n’en était même plus membre.

On notera aussi que l’Ordre des chimistes base ses 11 chefs d’accusation à partir de deux plaintes. La première émane d’Éric Cellier, un biochimiste qui a fait des recherches sur Christian Linard après la publication d’un article dans la presse subventionnée. Celles-ci lui ont permis de trouver un blogue (quasiment introuvable sauf en faisant une recherche très pointue) que Christian Linard n’entretient plus depuis 2014. Ce signalement a été effectué le 28 mai 2019, soit bien avant le lancement des poursuites… qui a eu lieu en mars 2022. Il est intéressant de remarquer que grâce à un enregistrement fourni par le plaignant (l’Ordre des chimistes), il n’était alors question que d’un « rappel à l’ordre ».

La deuxième plainte provient d’une étudiante de Christian Linard qui a rapporté à l’Ordre les courriels échangés avec ses étudiants… le 27 octobre 2020, soit près d’un an et demi avant le dépôt de la plainte. On notera en outre qu’il s’agit ici d’une relation professeur – étudiants encadrée par la politique et les règles de l’Université du Québec à Trois-Rivières, cette dernière étant soumise à la Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire. Cela n’a donc rien à voir avec un ordre professionnel mais plutôt avec l’université. En toute logique, la plainte aurait dû être déposée à l’Université du Québec à Trois-Rivières, l’employeur de Christian Linard. Comment alors cette étudiante a-t-elle pu avoir l’idée de contacter l’Ordre des chimistes? Que vient faire l’Ordre des chimistes dans une relation entre un professeur d’université et ses étudiants?

Le blogue de Christian Linard étant quasiment introuvable et inactif depuis 2014, les articles qu’il a soumis à ses étudiants n’étant pas publics mais limités à ses classes, on peut se demander en quoi l’Ordre des chimistes peut se sentir concerné. Certes, Christian Linard a aussi eu une page Facebook… mais sa portée était quasiment confidentielle, il la croyait privée (c’est une erreur, elle était publique mais la connaissance de ce réglage n’est pas toujours évidente) et que seuls ses étudiants pouvaient y accéder. Finalement, lorsque l’on est conscient de tout cela, il est difficile de ne pas y voir de l’acharnement et de la mauvaise foi.

Ainsi, plutôt que de protéger le public dont ce devrait être la mission, l’Ordre des chimistes donne davantage l’impression de vouloir sanctionner les personnes en désaccord avec le discours officiel et donc ultimement, de chercher à protéger le gouvernement.

 

Faire taire les gêneurs

On comprend mieux cet acharnement lorsque l’on réalise que cette poursuite s’inscrit dans la lignée de nombreuses autres qui ont vu, depuis les débuts de la « pandémie », plusieurs médecins, professeurs, et divers professionnels être suspendus ou renvoyés par leur ordre ou leur employeur suite à des propos dits « controversés ». Il apparait alors assez clairement que cette action n’est pas un acte isolé mais qu’elle s’inscrit, au contraire, dans une mouvance visant à « faire taire les gêneurs ». On pense, par exemple, à Patrick Provost, professeur à l’Université Laval, poursuivi par sa direction pour ses propos contre les vaccins ARNm pour les enfants, et ce, en dépit de la Loi sur la liberté académique, loi que l’Université Laval se félicite pourtant d’appliquer et respecter. Respect tout relatif puisque pour se faire, elle détourne son esprit et rend l’établissement quasiment hors-la-loi. Ainsi, le véritable objectif est d’envoyer un message aux lanceurs d’alerte tentés de contredire le discours officiel sur la Covid-19.

On comprend donc que derrière un « procès anodin » se cache en fait un énorme enjeu qui a trait à la liberté universitaire et à la liberté d’expression. Un professionnel a-t-il encore le droit de s’exprimer au Québec en 2023? Poser la question, c’est y répondre. Rien que d’y penser fait trembler car si le Conseil de discipline de l’Ordre des chimistes du Québec estime que non, alors celui-ci aura créé une jurisprudence qui pourra amener tous les ordres professionnels, du Québec et peut-être aussi du Canada, à poursuivre leurs membres pour n’importe quels propos qu’ils auraient tenu publiquement. Autant dire que tous les experts seront muselés et qu’ils y réfléchiront à deux fois avant de critiquer les autorités et le discours officiel. Le résultat est que la population n’aura plus les différents avis et opinions qui doivent lui permettre de se faire une opinion éclairée sur divers sujets de société. Ce sera la fin de la diversité des points de vue, ce qui est extrêmement grave pour une « démocratie ».

 

Conseil de discipline

La « subtilité » de ce genre de « procès » est qu’il s’agit d’un conseil de discipline. La présidente du Conseil de discipline de l’Ordre des chimistes du Québec est une avocate qui est nommée directement par le Conseil des ministres. Tandis que le dossier lui est confié par la présidente du Bureau des présidents des conseils de discipline… elle-même nommée par le Conseil des ministres! On notera au passage que cette dernière, Madame Marie-Josée Corriveau, a été nommée, à compter du 10 juillet 2023, sous-ministre associée au ministère de la Justice. Autant dire que le « 3e pouvoir », c’est-à-dire le pouvoir judiciaire, est en fait contrôlé par le pouvoir exécutif, ce qui enfreint le principe de « séparation des pouvoirs » à la base de toute « démocratie ». D’emblée, on comprend que la présidente n’est donc pas indépendante puisqu’elle a été nommée, certes de manière légèrement indirecte, par le pouvoir exécutif… mis en cause justement par Christian Linard.

Mais ce n’est pas tout car le Conseil de discipline est constitué de trois membres : de la présidente, comme on l’a vu, et de deux autres membres qui sont des chimistes… pour pouvoir dire ensuite que Christian Linard a été « jugé » par ses « pairs ». Mais qui a nommé ces deux chimistes? Et bien, c’est le conseil d’administration de… l’Ordre des chimistes, c’est-à-dire l’organisme qui poursuit Christian Linard!

Bref, dès le départ, on voit que ces « audiences » sont, au moins en partie, « arrangées par le gars des vues ». Et tout cela semble d’autant « arrangé » que l’on notera également que la présidente, Me Manon Lavoie, était également la présidente du Conseil de discipline de l’Ordre des psychologues qui avait condamné Vincent Mathieu, un psychologue qui avait dénoncé les mesures sanitaires en écrivant des articles sur Vigile.net, à 3 500$ d’amende et 2 mois de radiation. Madame Lavoie donne donc l’impression d’avoir une certaine « appétence » à condamner des professionnels critiquant le discours officiel, ce qui ne lasse pas d’intriguer quand on se rappelle comment sont nommés les présidents des Conseils de discipline.

Mais cela ne s’arrête pas là, puisqu’en raison de la « jurisprudence », le défenseur ne peut pas se voir attribuer la qualité d’expert. Ainsi, M. Linard, pourtant expert de ces questions alors qu’aucune autre personne dans la pièce n’avait le dixième de ses connaissances, ne pouvait pas se défendre comme il en aurait été capable! Il a d’ailleurs produit un document de plusieurs centaines de pages pour répondre aux reproches formulés contre lui. Mais il n’a pas pu l’utiliser entièrement pour sa défense. Comme l’a répété la présidente, il « aurait dû avoir un expert ». Mais la présidente n’est pourtant pas sans savoir que recourir à un expert coûte très cher car celui-ci doit effectuer des recherches, produire un rapport et consacrer une demi-journée, voire plus, à son témoignage. Autant dire que cela revient à des milliers de dollars… alors que les frais de Christian Linard étaient déjà très élevés (il y avait déjà eu une audience préliminaire qui avait duré 3 jours), ce à quoi il faut rajouter les 4 jours de l’audience principale.

En outre, il est probable que l’expert qu’il aurait choisi aurait été débouté :

1/ Car l’avocat de la partie adverse aurait dit qu’il était « complotiste » ou à tout le moins « douteux », voire « sulfureux ».

2/ Mais aussi parce que l’expert n’aurait été expert que pour l’un des domaines de la poursuite, par exemple la virologie. Il aurait donc été déclaré compétent uniquement pour un ou deux des chefs d’accusation, qui traitaient aussi bien de virologie, que d’immunologie, cancérologie, épidémiologie, etc.

 

Le risque que leurs témoignages ne soient pas jugés recevables par les membres du Conseil de discipline étaient donc trop élevés pour que quoique ce soit en ce sens puisse être tenté. Rappelons que Christian Linard doit se défendre seul tandis que l’Ordre des chimistes dispose d’importants moyens et bénéficie des services de deux avocats et d’un témoin-expert, reconnu lui sans aucun problème par le Conseil de discipline. Cette disparité de moyens, qui rend le duel totalement inégal, ne dérange pas le moins du monde la présidente, un élément qui suggère une certaine partialité (même s’il est vrai que c’est ainsi que fonctionne la Justice, quasiment depuis la nuit des temps pourrait-on dire, sans que cela ne dérange personne).

 

Qui est André Darveau, le « témoin-expert » de l’accusation?

L’Ordre des chimistes a plus de moyens qu’on ne pourrait le croire. Beaucoup plus. Non-seulement il a de l’argent mais il a aussi le soutien de tout le système. Nous en avons pour preuve le choix de son témoin-expert, André Darveau… qui est vice-recteur exécutif et vice-recteur aux ressources humaines et aux finances de l’Université Laval. Rien de moins!

Autrement dit, le numéro 2 (c’est ainsi qu’il s’est présenté) de la 2e plus grande université du Québec (et le numéro 1 des finances) a pris le temps de venir témoigner pour ce qui, en apparence, ressemble à une petite affaire bien banale. Cela montre que cette affaire ne l’est justement pas et que les enjeux sont énormes : en effet, si Christian Linard, par extraordinaire, remportait sa cause, alors il serait admis qu’un professeur pourrait remettre à ses étudiants des contenus « complotistes ». Il est évident qu’il faut empêcher cela à n’importe quel prix. D’où la présence de M. Darveau qui, en plus de son statut d’« expert », vient mettre tout son poids de numéro 2 de l’Université Laval dans la balance.

On sort donc l’artillerie lourde. Ce n’est pas anodin. On ne dérange pas le numéro 2 d’une telle université pour une petite affaire. Sinon, un « simple » professeur de chimie ou de biochimie aurait fait l’affaire.

Cela doit en outre nous amener à soulever les questionnements suivants.

Tout d’abord, l’Université Laval reçoit des millions chaque année de la part de l’industrie pharmaceutique et des gouvernements. La parole de M. Darveau n’est donc pas libre, puisqu’il ne peut pas s’exprimer contre l’industrie pharmaceutique, notamment contre les injections à ARNm, sans risquer de compromettre le financement même de son université. Il est clairement en conflits d’intérêt et aurait dû être débouté. Mais la juge n’y a vu aucun problème…

Tout comme elle n’a vu aucun problème au fait qu’il ne pouvait se prévaloir de la qualité d’expert pour tous les chefs d’inculpation, puisque comme on l’a vu chacun touchait à des domaines diverses (virologie, épidémiologie, etc.). Alors qu’un expert de Christian Linard aurait probablement été débouté pour cette seule raison (ou en tout cas limité à certains chefs d’accusation), M. Darveau a pu obtenir tranquillement le statut d’expert dans tous les domaines, même pour ceux dans lesquels il ne l’est pourtant pas… le tout en à peine 10 minutes!

Autre point essentiel qui n’a pas dérangé la juge : comme on l’a vu, la direction de l’Université Laval est lancée dans une poursuite contre Patrick Provost, l’un de ses professeurs, car celui-ci s’est prononcé publiquement contre l’inoculation des enfants. M. Provost, après avoir déjà subi 4 suspensions sans salaire pour une durée totale de plus de 6 mois, est au milieu d’une série de 24 journées complètes d’audience d’ici le 20 décembre 2023 (il y a cependant eu une pause durant l’été), ce qui est tout bonnement invraisemblable. L’objectif d’un tel acharnement est probablement de faire déraper sa carrière et de le faire craquer psychologiquement. Sinon, pourquoi une période aussi longue?

Dans cette affaire, M. Darveau est aux premières loges. Il a participé à toutes les étapes de la décision de l’Université Laval de poursuivre son propre professeur, en contradiction de la loi sur la liberté universitaire. Il a donc un énorme biais, autre point qui aurait dû le disqualifier comme témoin expert contre Christian Linard. Mais comme le mandat donné à M. Darveau dans la poursuite contre Christian Linard lui a été confié AVANT les poursuites de l’Université Laval contre son professeur Patrick Provost, la juge a estimé que tout était correct.

 

Une « parodie de procès »?

Mais ce n’est pas tout : durant les audiences, la plupart des « objections » soulevées par l’avocat de la partie adverse ont été acceptées par la présidente… tandis que c’est l’exact opposé qui s’est produit lorsque c’était l’avocat de Christian Linard qui en émettait.

On a alors assisté à une scène absolument ahurissante : ne pouvant se prévaloir d’un statut d’expert et ne pouvant donc donner son « opinion » ou son expertise sur les articles qui lui étaient reprochés et que lui-même maitrisait, Christian Linard a dû se résoudre à lire des extraits des fameux articles, sans aucun commentaire, en espérant que la présidente, qui a une connaissance pour le moins limitée du sujet, en comprenne le bienfondé. Dès qu’il en faisait, l’avocat adverse émettait une objection, qui était jugée recevable.

Pire : Christian Linard a rappelé qu’il s’agissait d’articles scientifiques revus par les pairs (c’est-à-dire que d’autres scientifiques ont revu et corrigé, ce qui en principe en assure la qualité). Mais l’avocat adverse a émis une objection, arguant que comme M. Linard n’avait pas le statut d’expert, il ne pouvait affirmer si un article était revu par les pairs ou non! Le plus incroyable est qu’il aurait suffi aux membres du Conseil de discipline, ou à quiconque, de consulter le site Internet des revues scientifiques dans lesquelles étaient publiés les articles pour constater tout de suite qu’ils étaient effectivement revus par les pairs! Mais à la stupéfaction générale des membres du public présents à l’audience, la présidente a accepté l’objection de l’avocat du plaignant… si bien qu’elle ne considérera pas ces articles comme provenant de revues scientifiques revues par les pairs.

Peut-on faire plus absurde? Est-ce cela la Justice au Québec et au Canada en 2023?

Le plus incroyable est que chaque article représentait une incroyable mine d’informations. Par exemple, l’un d’entre eux traitait d’une « épidémie de rougeole » à New York »… en 2019. On apprenait ainsi qu’alors qu’il n’y avait aucun mort, seulement 285 « cas », « la ville a déclaré l’état d’urgence sanitaire dans quatre zones situées dans le quartier de Williamsburg, au nord-ouest de Brooklyn »… tout en déclarant la vaccination obligatoire! Le vaccin contre la rougeole est-il « sûr et efficace »? Que disent les études indépendantes? Mystère. Cet article montre donc que tout était prêt pour la covid. Christian Linard en a lu les passages clé à la juge (qui n’a pas dit un mot). Mais a-t-elle compris? Il est permis d’en douter.

En fait, quand on suit tout le déroulement de ces « audiences », on peut vraiment se demander si la présidente (et les deux autres membres du Conseil qui sont restés silencieux tout au long du processus) avait VRAIMENT envie de comprendre… car, comme toutes ses décisions sont allées quasi unanimement en faveur du plaignant (l’Ordre des chimistes), on a l’impression que tout est déjà pratiquement joué.

Ajoutons que l’avocat du plaignant a fait de nombreux amalgames visant à dénigrer l’intimé (Christian Linard) : il a ainsi présenté d’autres articles de certains médias desquels Christian Linard avait extrait certains articles. Le titre de ceux-ci le faisait mal paraitre pour qui ne prenait pas le temps de lire le fond du document. Malheureusement, Christian Linard ne pouvant « émettre d’opinion », il n’a pu se défendre. On trouve pourtant facilement des articles totalement loufoques ou faux dans la presse subventionnée ou scientifique. On pense, par exemple, à l’article publié en mai 2020 dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet et qui affirmait que l’hydroxychloroquine était dangereuse. Il allait s’avérer quelques jours plus tard que cet article était totalement faux… Et The Lancet a dû le retirer. Mais en décrédibilisant le messager, l’avocat a probablement fait 95% du chemin. Peu importe le message…

Finalement, après avoir assisté à un tel spectacle, on en vient à se demander comment il serait possible de ne pas qualifier cette poursuite contre Christian Linard de mascarade.

 

Des conséquences dont on peine à mesurer la gravité

Dans cette histoire, dont on a montré toutes les ficelles (poursuite abusive de l’Ordre, « nomination » questionnable de la présidente et des deux autres membres du Conseil de discipline, qualification d’un expert qui aurait sans doute dû être débouté, décisions prises systématiquement en faveur du plaignant, impossibilité pour l’intimé de pouvoir se défendre, etc.), Christian Linard risque gros, puisque la peine maximale par infraction est d’environ 50 000$. S’il est reconnu coupable des 11 chefs d’inculpation, il pourrait avoir une amende totale de 550 000$!

Même s’il est condamné à une peine moins lourde, il faudra peut-être ajouter les frais de justice (sténo, etc.), ce à quoi auraient pu s’ajouter plusieurs mois de suspension voire une radiation s’il avait encore été membre de cet ordre. Si c’est le cas, qui osera prendre la parole à l’avenir?

Les conséquences sont extrêmement graves car en faisant taire les professionnels et les lanceurs d’alerte, le système judiciaire renforce l’omerta et protège les autorités, qui auront encore davantage les coudées franches, plutôt que de protéger la population… alors qu’un renforcement des contrôles citoyens, afin d’éviter une dérive totalitaire, serait plus que jamais de rigueur. Une partie de notre avenir et de notre vie démocratique repose sur les épaules des membres de ce Conseil de discipline, notamment de sa présidente. Espérons qu’ils sont conscients de la portée de leur décision, autant pour le bien commun que pour le leur, celui de leurs proches et de leurs enfants s’ils en ont.