J’aimerais vous partager une partie de mon parcours de maman. J’ai appris, investi dans l’autonomisation de la santé par obligation, faisant face à différents défis de santé avec mes enfants, soit, les bobos normaux de l’enfance. Comment ma compréhension de la santé a été façonnée grâce à différentes expériences, lectures, ressources, pour m’aider à prendre soin d’eux.

En 1983, je suis devenue maman pour la première fois. J’avais 22 ans, j’étais jeune, inconsciente et inquiète. Mon fils est né par césarienne. Mon 1e allaitement à échoué. J’étais déprimée, je me disais que j’étais une mauvaise mère, incapable d’accoucher, d’allaiter.

Quand mon fils a eu deux mois, j’ai rencontré une femme qui m’a aidé à faire une relactation, c’est-à-dire, remettre mon fils au sein, recommencer l’allaitement maternel. Ça aura pris deux mois et je l’ai finalement allaité jusqu’à l’âge de deux ans. Ce passage m’a appris la détermination et m’a permis de comprendre à quel point j’avais du pouvoir sur les défis rencontrés, que l’information était essentielle, que l’accompagnement était précieux et soutenant.

À l’âge de 3-4 mois, il a eu sa première otite. Ça a duré jusqu’à l’âge de 18 mois. Antibio sur antibio, en passant par la chirurgie, pose de tubes, puis antibio à nouveau.

J’étais découragée, ça me semblait clair que ces traitements échouaient et je me questionnais face à tous ces antibiotiques qu’il ingurgitait.

C’est à ce moment-là que j’ai découvert la chiropratique. Le chiro que je voyais pour mon dos m’a conseillé d’amener mon fils pour un ajustement, je lui avais partagé mon désarroi face aux otites qui l’assaillent. Il m’a expliqué simplement le positionnement de la trompe d’Eustache et le lien avec les otites.

La semaine suivante, un rendez-vous et déjà, je vois qu’il va mieux!

Par la suite, je l’amenais voir le chiro quelques fois par année, mais sans plus.

Mon fils, à partir de là, n’a plus fait d’otite.

Des bobos, avec une famille, y’en a, disons de temps à autre et parfois plus souvent. Les vilaines coupures, j’en ai eu mon lot également. La logique et l’autonomie que je gagnais peu à peu m’ont fait découvrir les pansements de rapprochement. Pourquoi courir à l’urgence pour quelques points de suture si de chez moi, j’arrive à effectuer la réparation?

Ça m’est également arrivé de faire face à de vraiment vilains bobos, infectés, purulents. Un jour, je suis tombée sur un livre sur l’argile, « L’Argile qui guérit » de Raymond Dextreit. J’ai commencé à expérimenter. Chaque fois, j’étais émerveillée par les résultats.

Vers l’âge de trente ans, j’ai fait une sinusite carabinée. Elle a débuté en novembre et était toujours présente en mars suivant, après plusieurs traitements antibiotiques. Le médecin m’a informé que si le dernier traitement ne réussissait pas, il devrait m’hospitaliser pour des antibiotiques intraveineux. Du coup, je me suis rappelé mon livre sur l’argile!

J’ai fait des irrigations à l’eau argileuse, en alternant avec de l’eau saline (solution physiologique) et une semaine plus tard, c’était terminé. Ce remède simple fait désormais partie de mes trucs de maman.

Je reviens sur les otites. J’ai quatre enfants. Lorsque ma cadette a fait une otite, en plus d’un rendez-vous chez le chiro, une amie m’a suggéré l’huile essentielle de lavande sur un coton. Eh bien, ç’a été mon traitement local de choix par la suite. Il n’a jamais failli.

À ce point-ci, je dois vous mentionner un livre qui m’a beaucoup soutenu dans mes apprentissages de maman soignante. « Caring for your child: a complete medical guide » de William E. Homan, M.D. C’est fou, j’ai toujours ce livre à la maison, même après près de 40 ans! Je ne me souviens plus d’où il est venu, s’il m’a été donné ou si je me le suis procuré moi-même, mais son étiquette de prix est toujours sur la couverture, $5.95 mais payé $1.98 en spécial! Quel bon investissement. À l’intérieur se trouve un tableau des symptômes (17 signes et symptômes séparés en symptômes clés ou possibles) croisés avec la grande majorité des affections/maladies de l’enfance, de l’appendicite à la coqueluche (whooping cough), par ordre alphabétique, en passant par l’empoisonnement alimentaire et par la roséole, soit une soixantaine d’affections/maladies.

Ce livre m’a permis de faire ce qu’on appelle en médecine, un diagnostic différentiel. Éliminer les causes selon les signes et symptômes clés, dédramatiser et me permettre d’agir de façon ciblée. Voir clairement ce qui était de mon ressort et ce qui demandait une expertise médicale. Bien évidemment, dans la grande majorité des situations, les solutions de maman étaient suffisantes!

Ma fille a eu une série d’amygdalites vers l’âge de 6 ans. Traitement antibio à chaque fois. À nouveau, vers 7 ans, elle souffre d’une autre amygdalite. Là, les leçons commençaient à rentrer gentiment. Parfois, ça prend du temps à enregistrer, mais quand ça rentre, c’est pour toujours ☺

 Je me suis dit, non, cette fois-ci, je ne courrai pas chez le médecin. Rendue là, j’avais cumulé près de vingt ans d’expérience de maman. J’ai sorti tous les trucs que je connaissais et j’ai attaqué cette amygdalite. Cataplasme d’argile et bain tiède pour la fièvre, teintures mères, tisanes de gingembre et d’ail, etc. Ça aura pris 5 jours de soins assidus, jour et nuit, pour en venir à bout. J’avoue que c’est très demandant, plus exigeant que de courir chez le médecin et prendre des antibios et du Tylenol, mais ma fille n’a jamais refait d’amygdalite par la suite. Elle a enfin eu l’occasion de combattre la bactérie et de constituer son armée d’anticorps.

J’ai également appris à utiliser les teintures mères pour une foule de petites affections chez mes enfants.  L’euphraise en fait partie pour les conjonctivites. Même son nom en anglais en dit long : Eye Bright, yeux clairs! À l’Euphraise, on ajoute la tisane de camomille et pas besoin d’onguent antibiotique.

Certes, j’ai traité d’autres bobos chez mes enfants, chez moi-même ou chez les adultes de mon entourage, mais l’important, ç’a été de développer le réflexe de chercher en moi ou autour de moi, dans mes ressources, comment prendre soin. C’est souvent beaucoup plus simple qu’on ne le pense. Mais oui, parfois ça demande un peu plus de travail, comme tout ce qui est de qualité, mais ça en vaut la peine.

La panique et la peur ne sont jamais de bons guides. Les vraies urgences sont rares et on doit apprendre à respirer et réfléchir calmement devant tout besoin.

Puissiez-vous réaliser tout le potentiel de soignants/parents qui vous habite. Eh oui, lorsque nécessaire, on peut avoir recours à une aide professionnelle, mais c’est toujours une question d’équilibre, de gros bon sens.

Bon apprentissage!

Claudia Faille