À partir des stratégies évoquées précédemment, il appartiendra ensuite à toute personne de trouver les solutions concrètes qui sont adaptées à la réalité de chacun et évaluer en cours de route si elles sont efficaces. Ce qui convient à l’un ne  convient pas nécessairement à l’autre. Les individus sont uniques et vivent dans un contexte différent. Les solutions trouvées vont-elles contribuer à notre paix intérieure ?

Pour terminer, regardons ce que monsieur Hans Selye, pionnier des études sur le stress, nous recommande.

  « … De tous ces résultats, je crois que pour améliorer notre propre vie il faut retenir trois points:

Premièrement, nous devons bien comprendre ce qu’est le stress, car il serait faux de croire qu’il faut éviter le stress, parce qu’il est inévitable et parce que cela voudrait dire éviter la vie.  Si vous ne faites plus aucune demande à aucun de vos organes, c’est que vous êtes mort.  Durant la vie, un corps fait des demandes constantes.  Il commande la respiration, son coeur bat, il doit remuer, faire quelque chose.  Il est donc impossible d’éviter le stress.  Cependant, avec tout ce que l’on sait du conditionnement, on peut mieux jouir du stress qui est le sel de la vie, le stimulus de la satisfaction …

La deuxième chose essentielle à bien retenir est que chacun de nous doit être d’abord son propre médecin, parce que personne ne peut mieux connaître tous les facteurs qui conditionnent un individu que lui-même.  Il doit pouvoir sentir instinctivement qu’il en a assez et qu’il ne devrait pas aller au-delà.  Aucun test chimique ne peut le faire avec plus d’exactitude.  Personnellement, je sais que lorsque « j’en ai assez », je m’arrête et, pour cela, je n’ai pas besoin de tests chimiques.

Il est donc essentiel que chacun de nous prenne le soin d’établir son niveau naturel de stress …

Il est essentiel que chacun de nous apprenne à se connaître, à connaître ses aspirations, ses besoins, son rythme personnel puis, parce que c’est une question d’autoprotection, apprenne à s’écouter, à suivre obstinément son rythme, à tenir compte de ce qu’il nous indique, et à ne jamais dépasser sa limite.

C’est une question d’entraînement.  Il suffit d’apprendre à écouter cette petite voix intérieure et de prendre les décisions qui s’imposent …

Pour en revenir à la règle d’or, voici la troisième : établissez très honnêtement – vous verrez que ce n’est pas toujours facile – ce que vous considérez comme un noble but dans la vie, ce que vous voulez vraiment faire.  Soyez très honnête vis-à-vis de vous-même lorsque vous vous poserez cette question car il s’agit bien d’établir ce que VOUS voulez faire et non pas ce que vos parents, vos amis, vos maîtres ou vos patrons veulent que vous fassiez.  C’est primordial car cela donne moins lieu à des frustrations, qui sont, comme vous le savez, les plus grandes sources psychologiques de stress …

Établir le but de sa vie et lutter pour lui, en prenant bien soin d’abandonner tout effort lorsque la lutte n’en vaut pas la peine …

Vous devez VOUS faire plaisir.  Réveillez autant que vous le pouvez la créativité qui sommeille en vous L’essentiel est que vous vous réalisiez, que vous vous fassiez plaisir.  Vous devez à tout prix obéir à l’appel de la joie. » (7)

Patrick Vesin

 

 

 

7- Le Stress de ma vie, Dr Hans Selye, Éditions. Alain. Stanké, 1976, pp. 61 à 69