Suite à la publication de la vidéo de notre conférence de presse de professionnels de la santé qui a été visionnée plus de 380 000 fois en quelques jours, Radio-Canada nous a fait l’honneur de consacrer l’une de ses émissions, Les Décrypteurs (diffusée le 13 novembre), à notre collectif Réinfo Covid Québec.

Dépendamment du point de vue adopté, on peut saluer ou déplorer que la société d’État nous ait consacré la quasi-totalité d’un reportage de 23 minutes (ainsi que deux longs articles). En effet, dans un premier temps, cela permet (enfin) de faire entendre un autre point de vue sur la crise sanitaire actuelle. Vu que ce que nous demandons est un débat sur la question, nous sommes heureux que nos arguments soient enfin rapportés par un média grand public. Malheureusement, le procédé est malhonnête : non seulement quasiment l’ensemble du dossier est à charge (M. De Rosa, journaliste aux Décrypteurs, a visiblement cherché tous les détails possibles sur notre site Internet et notre groupe Facebook pour nous décrédibiliser) mais en plus de grossières faussetés ont été mises de l’avant.

 

De commentaires à un « discours parfois assez exotique »

La manipulation la plus évidente est à 17 minutes 55 de l’émission : alors qu’est présentée une entrevue avec le journaliste français William Andureau, des « extraits » du site Réinfo Covid France sont affichés pendant quelques secondes, sur fond de musique « épique ». En voici un exemple :

Alors que l’on entend le journaliste affirmer que l’on retrouve sur le site des « discours parfois assez exotiques », la diapositive reste à l’écran environ 5 secondes. Le téléspectateur doit lire rapidement en même temps que les journalistes discutent. Que reste-il alors dans son esprit sinon les mots « électromagnétisme » et « vacciné » (présents dans le titre)? Cette impression est susceptible d’être renforcée par le texte souligné en rouge : « implantation des modifications génétiques » et « champ magnétique ».

Qui a le temps de lire la note dessous : « Publié sur le forum de reinfocovid.fr le 16 juin »? Sans doute pas grand monde. Pourtant, cette note est cruciale car elle montre que ce contenu n’est pas publié par Réinfo Covid France mais par des personnes qui publient des commentaires sur le forum du site. C’est tout à fait différent. La réalité est celle-ci :

Il s’agit en fait du message d’un citoyen publié sur le forum du site. Et non d’un élément que l’on retrouve dans le contenu officiel.

Réinfo Covid est composé uniquement de bénévoles et n’a pas les moyens de vérifier tous les messages publiés sur ses différentes plateformes (forum, médias sociaux, etc.). Il est toujours très facile de trouver ce genre de messages sur les plateformes de n’importe quel organisme qui permet à ses utilisateurs de publier des commentaires. On pourrait sûrement trouver des perles dans les commentaires de Radio-Canada.

Il est décevant de constater que la société d’État, qui par le passé était un modèle de rigueur et de professionnalisme ainsi qu’un exemple en ce qui a trait à l’objectivité, recourt aujourd’hui à de tels procédés, qui s’inscrivent dans une logique de propagande.

 

Des « masques toxiques », vraiment?

Auparavant, une méthode similaire avait déjà été utilisée par M. De Rosa : lorsqu’interrogé par M. Alexis De Lancer (le présentateur) à la 14ème minute de l’émission, il affirme que « sur le site web de Réinfo Covid on trouve des fausses informations, des choses qui vont assez loin qu’on a déjà démenties. On parle de masques toxiques, de dictature mondiale, d’injections létales, de génocide dû au vaccin ou encore que le vaccin à ARN modifie le génome […] dans ces termes-là, mot pour mot ».

« Dans ces termes-là, mot pour mot », vraiment? Allons vérifier pour ce qui concerne les « masques toxiques »!

M. De Rosa ne dit pas précisément où il a trouvé mention de masques toxiques sur notre site. On comprend cependant en regardant ce qui s’affiche à l’écran qu’il fait référence à cet article du Dr. Damien Lafont, Docteur en physique de l’atmosphère (pas vraiment un « coucou »). Son article mérite donc attention et non d’être classé immédiatement dans la catégorie « complotiste ».

Avec un temps de lecture de 7 minutes, M. De Rosa aurait dû y accorder un peu d’attention. Il aurait alors lu la conclusion suivante :

Il aurait aussi compris que l’article ne disait pas que les masques sont toxiques mais qu’il faisait justement le point sur la question en l’état actuel des connaissances.

Tout le reste de ses arguments est du même acabit et l’on réalise que M. De Rosa a probablement utilisé les éléments de recherche de notre site et de notre groupe Facebook en y entrant des mots clés comme « masque », « toxique », « magnétique », « génétique » « génocide », etc. dans le but de trouver tout ce qui peut créer du tort à Réinfo Covid et non d’apporter une vision claire et juste de l’objet étudié.

 

Quelques questions de fond… tout de même!

Bref, utiliser de tels stratagèmes trompeurs dénote au mieux une mauvaise foi certaine. Mauvaise foi que l’on retrouvera malheureusement tout au long de l’émission. Nous pourrions donc nous arrêter là, même si l’on souhaitait revenir aussi sur les autres arguments mentionnés dixit de « dictature mondiale, d’injections létales, de génocide dû au vaccin ou encore que le vaccin à ARN modifie le génome ». Car ils peuvent être tout aussi facilement démontés.

Mais la démonstration est faite et nous allons donc terminer avec ce qui a finalement été la partie la plus intéressante de l’émission : les questions de la journaliste Marie-Pier Élie, qui confronte enfin des faits en faisant appel (parfois) à des études scientifiques.

Elle se concentre essentiellement sur les propos de la pharmacienne Annie Fortin, notamment lorsque cette dernière affirme à 7 minutes 25 de l’émission que « peu importe les études, on répertorie entre 1 à 3 décès par 100 000 vaccinés ». M. De Rosa ayant confirmé à madame Élie que l’une des sources de madame Fortin est le VAERS (Vaccine Adverse Event Reporting System, le système de pharmacovigilance américain), madame Élie y montre alors de l’intérêt.

Comme celui-ci est basé principalement sur la déclaration de citoyens ainsi que de personnels de santé mais que celles-ci ne sont pas évaluées et confirmées par un médecin, madame Élie rejette directement cette source en affirmant qu’« on pourrait se créer un registre des décès survenus après être allé chez le coiffeur et conclure qu’il est dangereux de se faire couper les cheveux ». C’est un raccourci grave et dangereux, indigne de Radio-Canada. En effet, la pharmacovigilance n’a pas pour objectif de faire un lien de causalité mais de tirer une sonnette d’alarme devant diligenter une enquête.

En admettant que l’on constate un nombre élevé de décès après être allé chez le coiffeur (!), ne serait-il pas du devoir des autorités de mener une enquête? Ainsi, bien que madame Élie constate que le VAERS recense 9 000 morts, elle écarte ces données du revers de la main, comme si elles n’existaient pas, ne se posant pas non plus la question des problèmes de sous-déclaration. Pourtant celle-ci mériterait à elle seule une émission complète. Ainsi, plutôt que de rejeter d’un bloc toutes ces données, ne faudrait-il pas y voir un signal d’alarme à prendre au sérieux?

Elle poursuit qu’au Canada « aucun décès n’a été lié à un vaccin à ARN messager ». À ce sujet, nous ne pouvons que l’inviter à lire cet article de Réinfo Covid Québec qui révèle comment les directives d’Info Santé conduisent les infirmières à minimiser les déclarations. Ou celui-ci, qui rapporte les nombreux témoignages de personnes se disant victimes d’effets secondaires graves au Québec.

Et nous pourrions continuer encore longtemps car les autres questions soulevées par madame Élie concernant l’immunité naturelle et le danger que représente la Covid pour les enfants méritent aussi que l’on s’y attarde.

Au final, nous sommes heureux que Radio-Canada ait montré de l’intérêt à notre conférence de presse. Enfin les Québécois ont-ils pu entendre un autre point de vue au sujet de la crise sanitaire. Malheureusement, plutôt que de nous confronter sur les questions de fond et enquêter sur les enjeux soulevés, Radio-Canada a préféré tirer sur le messager avec des méthodes qui ne l’honorent pas. Le titre de son émission n’était-il d’ailleurs pas Les multiples visages de Réinfo Covid Québec? Comme si nous étions une mafia… alors que nous ne sommes qu’un collectif de médecins, infirmières et citoyens, tous bénévoles!

Tout cela ne nous décourage cependant pas de continuer à contribuer au débat sur la politique sanitaire et nous serons heureux de répondre aux journalistes qui ont des questions à ce sujet. Dans le même temps nous apprécierions voir Radio-Canada tenter de « debunker » avec autant d’énergie des organisations comme Pfizer (au hasard) et rappeler comment cette compagnie (qui avec Moderna engrangera plus de 34 milliards de profits uniquement grâce aux vaccins à ARN messager) a dû payer des milliards d’amendes en raison de « pratiques commerciales frauduleuses ». Ou encore revenir sur le « Pfizergate », à propos duquel Radio-Canada s’est montré bien discret puisque nous n’avons pu retracer aucun article y faisant mention sur son site Internet.